L'industrie halal et le leadership des quatre pays musulmans de l'ASEAN
La zone de croissance, Brunéi Darussalam-Indonésie-Malaisie-Philippines connue sous le nom de BIMP-EAGA, est une des régions économiques les plus importantes d'Asie du Sud-Est, où les musulmans représentent un marché approprié pour les industries halals.
Chef de file de la finance islamique, de l'alimentation halal, du tourisme, des médias et du divertissement, la Malaisie a établi des « normes mondiales pour bâtir une économie halal prospère », grâce à son solide secteur bancaire et financier islamique, et à ses normes et politiques de certification halal.
Selon le 12ème plan de la Malaisie, l'industrie halal devrait contribuer à 8,1 % du PIB du pays et à 56 milliards de ringgits malais (12,7 milliards de dollars) de recettes d'exportation en 2025, contre 30,6 milliards de ringgits, il y a un an.
L'Indonésie, elle, a désormais rendu obligatoire la certification des produits halals et a codifié et numérisé les certificats halals. Le pays continue également de progresser dans le classement de l'indice des aliments Halals et a été classé deuxième cette année. L'exportation d'aliments halals de ce pays vers les pays de l'Organisation de la coopération islamique (OIC) a augmenté de 16 %. Le pays continue de renforcer le secteur de la finance islamique et a été le plus grand émetteur de sukuk en 2020.
Au premier semestre de 2021, l'émission mondiale de sukuk a atteint un niveau record de plus de 100 milliards de dollars et a établi de nouveaux records à la fin de l'année. L'accélération de l'utilisation des services numériques due au Covid-19, a entraîné une accélération de la croissance de la Fintech islamique. Les transactions de financement islamique devraient atteindre plus de 128 milliards de dollars d'ici 2025, contre environ 49 milliards de dollars en 2020.
L'harmonisation des normes halals crée des passerelles commerciales halals intégrées. Certains répondants ont suggéré l'utilisation de technologies telles que l'intelligence artificielle et la block Chain pour faciliter l'authentification et la traçabilité de l'origine des produits alimentaires et le déplacement des produits halals, qui profiterait à la fois aux producteurs et aux consommateurs.
Dans d'autres domaines comme la mode et la santé, l'industrie halal est bien présente. Cela est devenu plus apparent, en particulier dans le secteur pharmaceutique et de la santé, en raison de l'augmentation de la demande due à la pandémie qui a conduit au développement d'un kit de diagnostic COVID-19 certifié halal au Royaume-Uni, et d'un masque facial certifié halal à Singapour.
Les soins de santé numériques ont également gagné en popularité dans de nombreux pays membres de l'Organisation de la coopération islamique. Les dépenses des musulmans dans le secteur pharmaceutique ont augmenté de 6,5 %, passant de 93,5 milliards de dollars à 100 milliards de dollars en 2021 et devraient augmenter de 6,7 % pour atteindre 106 milliards de dollars en 2022 et 129 milliards de dollars en 2025.
Le secteur de la mode islamique a également passé une année difficile en raison de l'épidémie de Corona. Cependant, l'évolution du secteur vers le commerce électronique a contribué à stimuler les ventes. Les dépenses des musulmans pour la mode ont bondi de 5,7 %, passant de 279 milliards de dollars à 295 milliards de dollars en 2021 et devraient augmenter de 6 % pour atteindre 313 milliards de dollars en 2022, et 375 milliards de dollars en 2025.
Les cosmétiques halals se sont relativement bien comportés dans cet environnement commercial difficile. De plus en plus de marques halals ont émergé tandis que des acteurs établis ont élargi leur gamme de produits. Les dépenses des musulmans en cosmétiques ont augmenté de 6,8 % pour atteindre 70 milliards de dollars en 2021, contre 65 milliards de dollars, et devraient augmenter de 7,2 % pour atteindre 75 milliards de dollars en 2022, et 93 milliards de dollars en 2025.
Le secteur des médias s'est bien comporté la première année de la pandémie, malgré le confinement, et les médias grand public produisent du contenu pour le marché musulman en raison de la forte demande. Les dépenses des musulmans dans les médias ont augmenté de 7,2 %, passant de 216 milliards de dollars à 231 milliards de dollars en 2021, et devraient augmenter de 7,5 % pour atteindre 249 milliards de dollars en 2022, et 308 milliards de dollars en 2025.
Les enquêtes ont identifié la présence de contenu pour enfants et le développement de l'infrastructure numérique comme des domaines de croissance dans ce domaine, malgré un manque d'investissement dans les pays de l'OCI, et la faiblesse de l'infrastructure numérique.
