Les Etats-Unis ont échoué dans la guerre contre le terrorisme en Afrique

6:22 - August 23, 2023
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WASHINGTON(IQNA)-Après deux décennies d’incapacité à réprimer le terrorisme en Afrique, les États-Unis ont discrètement admis que les choses allaient mal.

Les Etats-Unis ont échoué dans la guerre contre le terrorisme en AfriqueL'évaluation de l'année dernière, par un des instituts de recherche du Pentagone, sur l'augmentation des attaques terroristes, n'aurait pas pu être plus sombre.                       

Selon cette organisation, le nombre d'attentats terroristes perpétrés par des islamistes dans la région du Sahel occidental (la bande de l'Afrique située entre le désert du Sahara au nord et les savanes tropicales au sud), a quadruplé depuis 2019, et les violences se sont accrues.

Les chercheurs ont constaté que les décès provoqués par les groupes militants islamistes radicaux dans la région du Sahel, sont passés de 218 en 2016, à 7 889 en 2022. Cela montre une augmentation de plus de 3000% en six ans.

La guerre américaine en Afrique, utilise une partie importante des forces américaines de l’armé et de la marine. Environ 14 % des commandos américains déployés à l’étranger en 2021, ont été envoyés en Afrique, au Bénin, au Botswana, au Burkina Faso, au Tchad, en Côte d'Ivoire, au Congo, à Djibouti, en Égypte, au Ghana, en Guinée, au Kenya, au Malawi, au Mali, en Mauritanie, au Maroc, au Mozambique, au Niger, au Nigeria, au Sénégal, en Somalie, en Tanzanie et en Tunisie.

آمریکا در جنگ علیه تروریسم در آفریقا شکست خورده است

Nick Turse, écrivain et analyste américain, a évoqué dans une note, l'échec des États-Unis et de leur politique, dans la lutte contre le terrorisme et a écrit : « Après le 11 septembre, les États-Unis ont créé une armée en Afrique du Nord, pour lutter contre les groupes islamistes radicaux, avec le Niger au centre de ces efforts.                          

Des drones américains ont été envoyés à travers la région, de la base Airienne 201, pour traquer les terroristes.

Le coup d'État contre le président Bazoum (le président déchu du Niger) représente une autre étape dans cette guerre de longue date et largement secrète contre le terrorisme. Les forces américaines au Niger, sont actuellement confinées dans leurs bases, et l’avenir de la campagne américaine de lutte contre le terrorisme qui dure depuis deux décennies est incertain.

En 2008, environ 2 600 militaires américains étaient stationnés en Afrique, mais aujourd’hui, il y a environ 6 500 soldats et sous-traitants civils.

Au fil des années, les États-Unis ont mené des frappes de drones en Libye et en Somalie, et leurs commandos ont combattu dans des pays comme le Burkina Faso, le Cameroun, le Kenya, la Libye, le Mali, la Somalie et la Tunisie. Plus de la moitié de l’armée américaine est basée au Camp Lemonnier, une vaste base située dans le petit pays de Djibouti, dans la Corne de l’Afrique. Plus de 1 000 personnes sont toujours basées au Niger.

Mais ce qu’ils font exactement là-bas, reste un mystère. Le gouvernement américain ne fournirait des détails que sur des missions inoffensives, telles que des déploiements à court terme, pour former ou évaluer les capacités antiterroristes d'un pays, mais Don Bolduc, général de brigade à la retraite qui a dirigé jusqu'en 2017 les opérations spéciales en Afrique (Socafrica), a déclaré que les forces spéciales américaines ont été témoins de combats dans au moins 13 pays africains au cours de la dernière décennie. Entre 2015 et 2017, il y a eu au moins 10 attaques non signalées contre les troupes américaines en Afrique de l’Ouest. En février 2017, les Marines américains ont combattu des militants d’Al-Qaïda dans une bataille qu’Africom n’a pas encore confirmée. Le conflit a eu lieu en Tunisie, près de la frontière algérienne. À peine trois mois plus tard, Kyle Milliken, 38 ans, a été tué et deux autres Américains ont été blessés lors d'une attaque contre un camp en Somalie, au cours d'une mission de « conseil, assistance et accompagnement ».  Cette année-là encore, en octobre, Africom fut finalement contraint d’abandonner la fiction selon laquelle les forces américaines n’étaient pas en guerre sur le continent. Cela s'est produit après que des militants de daesh ont tendu une embuscade aux troupes américaines près de Tongo, un village du Niger, tuant quatre soldats américains.

En 2020, un soldat américain et deux sous-traitants du Pentagone ont été tués lors d’une attaque du groupe terroriste somalien Al-Shabaab, contre une base américaine à Manda Bay, au Kenya.

 La porte-parole d'Africom, Kelly Cahalan, a dit que la lutte contre les OEV – les organisations extrémistes violentes ou les groupes terroristes – est essentielle à la stabilité. « Il s'agit d'une priorité majeure pour nos nombreux collaborateurs en Afrique qui veulent notre aide pour résoudre ce défi », a-t-elle dit.

Alors qu'Africom prétend être là pour promouvoir « la sécurité, la stabilité et la prospérité » sur le continent, et pour « lutter contre les menaces transnationales et les acteurs malveillants », ce sont les Africains et pas seulement les populations du Sahel qui sont frappés par le terrorisme.

Le Niger était l’un des seuls endroits où les États-Unis pouvaient déployer des troupes en toute sécurité, et les diplomates le considéraient comme un partenaire fragile mais vital, dans la lutte contre le terrorisme islamiste radical, en Afrique. Aujourd'hui, les États-Unis ont suspendu leur aide à la sécurité du Niger, et lorsqu'on a demandé à Pat Ryder, le porte-parole en chef du Pentagone, si les États-Unis retireraient leurs troupes (d'Afrique), il a répondu qu'ils étaient prêts à toute éventualité.

Le coup d’État au Niger et la perte d’un des rares partenaires américains dans la région du Sahel, ont été un autre revers dans cette longue série de défaites ».

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